Qui à dit que l'hiver était une période creuse pour les voyages en avion léger ?
Il suffit d'un très bon analyste météo, de personnes motivés et de quelques avions disponibles pour rassembler 18 personnes dans un restaurant Indien dans le cœur de Londres le dernier Weekend d'Octobre.
C'est donc en ce dernier vendredi de Novembre que nous avions décidé de nous rassembler à Londres pour ce qui était le second rassemblement de colibris de nuit de la saison après celui du Touquet qui avait eu lieu le 1er Novembre dernier.
Sur un simple échange de mail grâce à la PilotList et à notre amis commun, j'ai nommé Marc-Olivier, ce sont donc 19 personnes répartis dans cinq avions différents qui convergeons vers Londres. Trois Cirrus SR22 sont au départ de Toussus-le-Noble, un Mooney parti Rouen ainsi qu'un DA40 en provenance de Pontoise.
Chaque équipage à choisis son trajet pour rejoindre Londres. C'est ainsi que deux des Cirrus SR22 ont décidés de rejoindre le terrain de Southend (EGMC) en passant en premier lieu par Beauvais (LFOB) afin de satisfaire ces Messieurs de la douane et donc de pouvoir sortir de l'espace Schengen.
Pour ma part, je serais à bord du Cirrus N38EP que j'ai l'honneur d'utiliser depuis l'été grâce à la sympathie de son propriétaire.
C'est à la tombée de la nuit que nous mettons en route depuis le hangar Farman de Toussus-le-Noble pour un petit saut de puce vers Beauvais. Malheureusement, un problème de plan de vol, pourtant déposé deux jours plus tôt, va nous retarder quelques minutes.
Alors que nos amis à bord du second Cirrus sont déjà en l'air, nous recevons à peine notre clairance de mise en route IFR.
Le vol est très court vers Beauvais, à peine le temps de décoller et de passer avec l'approche d'Orly que nous sommes déjà vectorisé pour une approche ILS sur la piste 30.
C'est donc en moins de 35 minutes bloc-bloc que nous rejoignons le parking de l'aviation générale de Beauvais ou nous attendent la sécurité de l'aéroport pour nous escorter jusqu'à la PAF ou nous effectuerons les formalités douanières.
Dans le même temps nos amis sont déjà repartis vers la destination finale.
Tout va très vite, a peine remonté dans l'avion que nous contactons la tour de Beauvais qui nous autorise directement à rouler et à remonter la piste 30 depuis Bravo alors que dans le même temps un Boeing 737 de Ryanair est au repoussage.
Je me dit à ce moment là que le commandant de bord de cette compagnie vas nous haïr car le temps de remonter toute la piste et d'être prêt au décollage, nous ne seront jamais prêt avant que ce dernier ne le soit pour partir.
Cela ne loupe pas, nous sommes à peine au milieu de la piste 30 lorsque ce dernier contacte la tour en indiquant qu'il est prêt au départ.
Le contrôleur reste très calme et sans même nous demander d'accélérer répond au Ryanair "Hold Short Bravo Runway 30, I have a light aircraft backtracking and departing runway 30."
Le "Roger" sec émis par le Ryanair en disait long sur son mécontentement d'attendre encore deux à trois minutes à cause d'un trafic de l'aviation générale qui passait par là.
Le temps de finir de remonter la piste, d'effectuer rapidement les essais moteurs et la Check-List avant décollage, ce dernier avait déjà rappelé pour essayer de partir devant sans succès.
Nous décollons donc depuis la piste 30 en montée vers le niveau 100 depuis lequel nous croiserons pour la traversée de la Manche.
L'attention est grande pendant cette phase de montée ou nous sommes vigilant sur le givrage que nous rencontrons. Finalement, la couche n'est pas épaisse et le givrage assez léger et c'est en passant au niveau 080 que nous nous retrouvons en ciel clair.
Tout est calme à ce niveau, nous somme autorisé à rejoindre le point SANDY ce qui nous fait penser à notre Sandy à nous, resté à Paris à cause d'un avion en fin de potentiel... On fait vite la photo du MFD pour l'envoyer par SMS à cette dernière qui à due recevoir plusieurs fois le même plusieurs fois, tout les avions du groupe passant par ce point et ayant eu la même idée.
En approchant des côtes anglaise, le contrôle de Londres nous demande de descendre au niveau 080 ce que nous voulons éviter à cause de la présence de quelques TCU dans le secteur ayant le niveau 080 comme plafond.
Malheureusement ce n'est pas possible car le trafic est très dense sur Londres en ce vendredi soir et les commerciaux à destinations des différents terrains de la capitale sont en attente sur ce fameux point Sandy et ce à partir du niveau 090.
Nous descendons donc vers le niveau 080 tout en nous assurant des conditions givrantes, mais nous nous retrouvons finalement très vite en ciel clair.
Ce magnifique ciel étoilé nous permet de bien distinguer tout les trafics en attentes sur les différents points de reports autour de nous. Le trafic Londonien est vraiment dense le vendredi soir et chaque avion à destination de Heathrow ou de Gatwick ont le droit de faire un ou deux tours d'attente avant de poursuivre leur approche.
Pour nous pas besoin d'attendre, le terrain de Southend, même si il accueil certains vols de la compagnie EasyJet, n'est pas engorgé et nous sommes directement vectorisé pour une approche ILS sur la piste 23.
La finale et quelques peu turbulente mais j'arrive à garder le Cirrus SR22 sur le Loc et le Glide pour finalement nous poser à 19h10 locale.
Notre planning de la soirée ne nous laisse pas le temps de traîner. A peine sortie de l'avion que nous rejoignons à pied la gare de l'aéroport situé en face du terminal commercial à quelques centaines de mettre de là ou nous avons garer nos deux Cirrus.
Une fois assis dans le train en direction de Londres, nous avons enfin le temps de nous reposer un peu. Le trajet depuis Southend vers le centre de Londres est d'environ une heure.
Nous profitons de ce moment pour échanger sur nos impressions sur ces vols, tout le monde est enchanté et nous avons hâte de retrouver les trois autres équipages qui ont fait le choix de rejoindre Biggin Hill.
Arrivée à la gare de Stratford nous sautons dans le Docklands Light Railway (DLR) pour rejoindre la station de Canary Wharf prêt de laquelle se trouve le restaurant Indien qui est la raison de notre venue.
Nous retrouvons notre amis Michel arrivé à Londres le matin même pour raison professionnelle et qui à déjà entamé une petite bouteille en nous attendant bien sagement. Nous profitons de l'attente des derniers équipages pour nous réhydraté et déguster quelques spécialités indiennes en guise d'apéritif.
L'ambiance est festive et le repas délicieux.
Michel et Gabriel sont bien joyeux et nous gratifient d'un sketch improvisé reprenant un mélange d’imitation et de caricatures de certaines présentes autour de la table. La rigolade est franche et tout le monde est ravis.
Nous rejoignons finalement notre hôtel situé dans les Dockland proche de l'ExCel center en taxi pour une bonne nuit de repos.
Au réveil nous décidons de rejoindre l'équipage du second Cirrus SR22 posé à Southend au Sofitel de Saint James pour un brunch typiquement britannique et qui ravira certainement nos estomacs déjà bien contenté par le repas de la veille.
Nous profitons de la petite ballade en taxi pour rejoindre le point de rendez-vous pour découvrir Londres que ma femme ne connait pas.
Nous apercevons brièvement devant le Dôme du Millénaire situé juste à côté de notre hôtel puis, tout en longeant la Tamise, nous pouvons découvrir la tour de Londres, Tower Bridge ou encore Big Ben.
Arrivée dans le quartier de Saint James, nous retrouvons donc nos amis déjà bien installés et entourés des mets fameux mets constituant le petit déjeuné Anglo-saxon. Outre les viennoiseries habituelles, nous dégustons dans ce magnifique environnement, quelques tranches de saumon, du bacon grillé ou encore des œufs brouillés et quelques fruits frais.
Encore une fois rassasié par ce repas nous repartons, cette fois-ci à pied, pour un petit tour sur Piccadilly Circus pour acheter quelques souvenirs de notre visite rapide mais réussi de Londres.
Nous profitons de notre marche digestive dans le but de rejoindre le métro pour traverser Trafalgar Square qui est animé par des artistes de rues très expressifs. Nous admirons la Galerie Nationale ainsi que la statue du général Nelson avant de nous engouffrer dans le métro Londonien afin de rejoindre l'aéroport de Southend.
Après un peu plus d'une heure de trajet, nous retrouvons nos deux Cirrus parfaitement aligné sur le tarmac de Southend au milieu de quelques A320 ou Boeing 737.
Après le tour d'usage de l'avion la mise en route est rapide, malheureusement pour nous, un problème dans la gestion du plan de vol va nous faire perdre environ 45 minutes avant de pouvoir envisager le décollage.
Nos amis à bord du second Cirrus sont déjà loin lorsque nous sommes finalement autorisé à nous aligner et à décoller. Mon ami Michel qui effectuera les deux vols retour vers Toussus le Noble lâche les 310 chevaux du lycoming et nous nous retrouvons rapidement en l'air.
Initialement prévu vers le terrain d'Albert-Bray pour effectuer les formalités douanières, nous avons finalement décidé de rejoindre le terrain de Lille Lesquin à cause de la nuit approchante et de la fermeture des services ATS.
Nous volons au niveau 080 pour la traversée de la Manche, dans un air très calme et paisible. Nous sommes au dessus de la couche et le couché du soleil nous procures de magnifiques couleurs.
Arrivée dans le secteur de Lille, nous négocions tant bien que mal une arrivée direct à vue sur la 08 pour éviter le grand tour nous permettant de rejoindre l'ILS 26. Cela nous permettra de récupérer un peu de temps sur nos amis, que l'on entend encore sur la fréquence et surtout de pouvoir tenir les obligations familiales que nous avons pris chacun d'entre-nous.
A peine posé nous apercevons la voiture des douanes qui nous attend bien sagement sur le parking Delta mais ces derniers n'auront finalement pas envie de nous voir et nous somme directement autorisé à rejoindre la pompe automatique qui se situe sur le parking Echo.
Nous retrouvons donc l'autre équipage pendant qu'ils commencent à effectuer le plein de leur Cirrus et nous nous positionnons juste derrière pour pouvoir contenter la soif de notre monture.
Deux cent litres d'Avgas plus loin, nous remettons rapidement en route pour rejoindre Toussus le Noble qui est passé en configuration 07. C'est une petite déception car l'arrivée sur la 25 nous aurais permis de voir Paris de nuit ce qui est toujours un moment magique et qui n'est possible qu'en IFR.
Une fois n'est pas coutume, cette fois-ci nous devançons nos collègues qui ont pris le temps de discuter quelques minutes avec les usagers de l'aéroclub local. Ces derniers s'adonnant joyeusement à la beauté du VFR de nuit.
Malgré notre demande, il ne sera pas possible d'effectuer le départ en piste 08 et ainsi gagner quelques minutes de roulage sur ce terrain déjà important qu'est celui de Lille Lesquin.
Notre plan de vol nous emmène cette fois-ci jusqu'à Dieppe avant de reprendre une route Sud pour rejoindre les zones de Paris. Thomas notre Safety Pilot à bord du Cirrus arrive à négocier quelques directs pour raccourcir le trajet et gagner encore quelques minutes et qui nous permettrons peut-être d'arriver à l'heure à nos rendez-vous respectifs.
Encore au niveau 080 alors que nous approchons du VOR d'Epernon, nous informons Paris de notre souhait de descendre maintenant. Ce dernier nous demande de maintenir encore quelques temps pour des raisons de séparation avec des trafics à l'arrivée sur Orly. Nous collationnons cette instruction tout en précisant que nous ne pourrons pas descendre avec un taux supérieur à mille pieds par minutes et ce dernier nous indique de ne pas nous inquiéter et qu'il ne nous oubliera pas.
Malheureusement, le contrôleur étant absorbé par les différents trafics en approche sur Orly, nous sommes autorisés à descendre tardivement ce qui nous obligera à effectuer une descente rapide pour rejoindre l'approche VOR Zulu en 07L.
Michel, qui découvre aussi les sensations sur SR22 puisqu'il s'agit ici de son second vol sur la machine, s'en sort très bien et nous stabilise en finale pour le dernier atterrissage de notre périple Londonien.
Nous rejoignons tranquillement notre hangar avant de compléter rapidement les papiers officiels et de ranger proprement l'avion pour les prochains utilisateurs.
Il est tard, nous avons pleins d'images dans la tête et il est certain que nous nous souviendrons longuement de ce périple Londonien en avion léger et ce sur le dernier Week-End de décembre.
Merci à Marc-Olivier pour toute l'organisation et sa capacité à nous rassembler autour d'un projet qui peut sembler assez fou initialement.
Merci à Thomas pour sa présence à bord afin de nous accompagner et de nous faire partager sa grande expérience aéronautique.
Bravo à tout les présents qui ont participer à ce rassemblement et vivement le prochain.
- Sur le premier Cirrus de Toussus : Marc-Olivier, Gabriel, Solange et Corinne
- Sur le second Cirrus de Toussus : Moi-Même, ma femme Angélique, Thomas et Michel
- Sur le troisième Cirrus de Toussus : Christophe, Marta, Benjamin et Maylis
- Sur le Mooney de Rouen : Lorenzo, Chrystel et Arnaud
- Sur le DA40 de Pontoise : Joël, Isabelle et Gilles
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