lundi 24 juin 2013

Voyage à Biggin Hill : Quand TEMPO signifie BECMG


Cela faisait longtemps que j'attendais le moment de pouvoir inaugurer ma FCL1.028 en effectuant un voyage en dehors de France.

L'occasion s'est donc présentée avec ce voyage organisé par l'aéro-club des Alcyons et à destination de Biggin Hill dans la banlieue sud de Londres.

Comme d'habitude pour ce type de voyage c'est donc assez tôt que nous nous retrouvons à Saint-Cyr pour prendre la dernière météo et les Notam.

Pour ce voyage nous serons accompagnés par un quatrième avion extérieur au club, un Cirrus SR22 qui nous ouvrira la route en IFR jusqu'à destination.

Côté météo, rien de bien fameux à se mettre sous la dent. Le temps est au beau fixe ce matin en région parisienne mais cela devrait se couvrir rapidement tout en restant accessible en VFR.

Pour la destination, le temps est couvert mais le plafond assez haut et les prévisions pour l'après-midi sont plutôt favorables au retour malgré quelques passages pluvieux temporaires annoncés sur Biggin Hill accompagné d'une baisse de visibilité et du plafond.


Le chargement et le plein des avions effectués, c'est sous un beau soleil matinal et le sourire sur le visage que nous nous envolons vers la première destination de la journée, Le Touquet, afin de ravitailler et effectuer les formalités douanières nécessaires à ce voyage vers l’Angleterre.

Dès la sortie Nord de Saint-Cyr nous apercevons la couche de nuages pour le moment encore fragmenté. Une fois sortie des zones de Paris, nous profitons des trous encore présents pour passer au dessus de la couche et tester le FL055.

Très vite la couche va se souder et nous décidons de redescendre en dessous au passage du VOR d'Abbeville pour allez faire un petit survol de la baie de Somme avant de rejoindre notre première destination.

Nous en profitons pour faire un 360 autour de la baie ou, à marrée basse, nous apercevons quelques pêcheurs à pied qui doivent bien se demander ce que fait se petit avion qui fait des tours au dessus d'eux.

Après avoir longé les côtes de la Manche vers le nord, nous arrivons au Touquet où le SR22 est déjà arrivé depuis quelques temps déjà et ou l'équipage de ce dernier nous attend au café de l'aérogare.

Le temps de nous acquitter des formalités de douanes et de régler la taxe locale, nous rejoignons l'équipage du Cirrus au café en attendant le dernier appareil venu de Saint Cyr mais qui est parti un peu plus tard.

Une fois tous réunis au Touquet nous embarquons rapidement à bord de nos appareils respectifs pour rejoindre Biggin Hill.

Très rapidement nous allons être immergés dans l'ambiance anglo-saxonne avec dès le passage de la Manche le premier contact en Anglais avec London Information.

Les premiers échanges sont clairs, le contrôleur voit bien qu'il n'a pas à faire à des natifs et s'applique donc à parler clairement et lentement.

L'anxiété présente au départ disparaît très rapidement et les échanges radios se font tout aussi naturellement qu'en France.

Nous pénétrons les côtes anglaises par la verticale du terrain de Lydd puis nous passons au sud d'Head Corn où l'on nous signale une activité de parachutisme malgré le plafond soudé à environ 2000 ft avant de rejoindre Biggin Hill où l'équipage du Cirrus nous attend une nouvelle fois patiemment.





A peine posé que nous sommes attendus par des placeurs qui nous indiquent où garer notre petit appareil au milieu de tous les jets présents sur la plateforme.



Une fois l'avion calé, ces derniers nous indiquent le chemin à suivre pour rejoindre le poste de contrôle à la frontière, formalité qui ne durera que quelques minutes avant que nous nous retrouvions à l'intérieur de l'aérogare.

Biggin Hill est à Londres ce que Le Bourget est à Paris et l'on se sent un peu ridicule au milieu de tout ces jets d'affaires et le cravatés qui vont avec.



Nous sommes même mis à l'honneur sur les écrans d'affichage du terminal qui indique les arrivées et les départs où nous retrouvons les quatre avions qui font parti de cette aventure.



Pas le temps de respirer, nous ne sommes là que pour la journée.

Nous enchaînons donc avec les transports locaux, d'abord le bus pour nous rendre à la gare de Biggin Hill puis le train pour rejoindre Victoria Station et le cœur de Londres.

Notre guide du jour en la personne de Marc-Olivier nous promène dans le cœur de la city à la recherche du restaurant qui nous accueillera ce midi pour un lunch très anglais mais terriblement mérité.







Une fois sustenté par ce repas, nous improvisons une petite marche digestive vers Trafalgar Square et immortaliser ce moment entre nous.




Même si nous aimerions profiter plus longuement de Londres, il est déjà temps pour nous de repartir vers Biggin Hill et notre guide reprend sa marche en avant et le troupeau que nous sommes ne le quitte pas des yeux.

Un coup de train et de taxi plus tard, nous revoilà au sein du terminal de Biggin Hill ou nos avions respectifs sont annoncés à l'heure...

Oui mais voilà, il n'a rien de moins précis qu'une météo Londonienne, à peine sommes nous arrivées sur le terrain que le plafond est descendu à 400 ft et que la visibilité atteint péniblement les 5000m.

A cet instant précis, nous ne sommes pas trop inquiets puisque la météo annonçait dès le matin des passages de grains avec cette météo mais cela ne doit être que temporaire.

Nous décalons donc nos plans de vol une première fois, puis une seconde et le grain qui ne devait être que temporaire s'installe durablement...



Le temps nous étant compté notamment pour certains qui doivent impérativement être de retour à Paris demain matin, nous déclenchons donc notre assistance préférée pour trouver des solutions de rapatriement sur Paris et d'hébergement sur place pour quelques personnes qui attendrons jusqu'au lendemain afin de voir si un créneau se dégage afin de ramener les avions à Saint-Cyr.

Le Cirrus SR22 qui nous accompagne pour ce retour se prépare lui à rentrer avec l'avantage d'être équipé IFR... Cela fera au moins quatre personnes qui seront rentrées sur Paris ce soir.

Pour les douze restants, les choses s'organisent tant bien que mal grâce à l'assistance qui fait de son mieux pour nous aider.

Six d'entre nous dormirons dans un hôtel à proximité avec pour mission de ramener les avions demain si la météo nous laisse un créneau, et les six autres prendrons un Eurostar depuis Londres le lendemain matin pour être à Paris assez tôt.

En attendant de retrouver nos hôtels respectifs, nous décidons de passer la soirée au sein d'un Pub typiquement Anglais, j'ai nommé le Kings Arms situé à quelques minutes de l'aéroport de Biggin Hill à pied.

Malgré le fait que nous y arrivons trop tard pour dîner, l'accueil est vraiment sympathique et ont nous autorise à commander des Pizzas tout en y dégustant les nombreuses marques de Bières disponible.

Vers 23h le groupe se divise en deux et nous rejoignons par Taxi les hôtels ou nous passerons une petite nuit tranquille.

Malgré quelques problèmes administratif avec les billets de trains, nos six amis rentrerons tôt le matin sur Paris via l'Eurostar et pourrons enchainer sur leur journée de travail habituel malgré la fatigue accumulée par cette journée.

Pour les autres, dès le réveil, ont sais déjà que la journée sera longue et qu'il faudra attendre une éclaircie pour pouvoir rentrer à Saint-Cyr.

Nous revoici donc installés dans le hall du terminal de Biggin Hill à scruter METAR, TAF et autres TEMSI pour trouver le petit coin de beau temps qui nous permettra de rentrer.

Comme à midi, le miracle n'a toujours pas eu lieu, nous nous retrouvons une nouvelle fois installés au KingsArms pour un déjeuner bien Anglais mais sans la bière cette fois-ci.

C'est finalement en milieu d'après-midi que nous décollerons à destination de Lille Lesquin pour les formalités douanières.

Après un départ sous la pluie et un plafond ne dépassant que difficilement les 1000 pieds, c'est finalement après avoir contourner un gros grain que nous retrouvons un peu de luminosité et surtout un peu de plafond au sud de Head Corn ou le contrôleur nous annonce gentiment qu'il y a de l'activité de parachutisme malgré cette couche bien soudée.

Nous évitons donc cette zone par le Sud avant de reprendre un cap direct vers Lydd où débutera notre traversée de la Manche.

Arrivée à mi-chemin de la traversée, nous nous retrouvons entre deux couches de stratus bien soudés et l'option de Lille ne semble pas être réalisable... Un petit coup d’œil vers le sud et il apparaît que la meilleure solution reste de se dérouter vers Le Touquet.

On écoute avec attention la fréquence de Lille info et on échange avec les autres appareils du club qui nous accompagnent pour finalement rapidement décider de prendre l'option du Touquet.

Quelques minutes plus tard, il s'avère que la solution est payante puisque nous apercevons déjà la piste du Touquet où nous nous poserons sans encombre.

A peine le temps d'effectuer les formalités sur place qu'il faut repartir vers Saint-Cyr. Je prends l'option de longer la côte jusqu'à la baie de somme puis la directe sur Saint-Cyr.

Le vol se passe sans aucun problème sans dépasser les 1500 pieds et nous arrivons sur Saint-Cyr une heure plus tard où un magnifique grain nous empêche d'utiliser l'entrée nord.

Pas grave en soit, il se déplace assez vite vers le sud et nous avons encore trois heures d'autonomie à bord.

On en profite donc pour faire un petit local à l'ouest et faire un petit coucou à la famille.

Après trente minutes à se balader nous pouvons enfin rejoindre le terrain qui est de nouveau visible.

Il est 19h30 quand nous mettons fin à cette aventure !!!

Une fois de plus la météo nous aura jouée des tours, mais notre patience et surtout notre volonté de voler "Safe" fera de ce voyage une grande réussite malgré la journée de retard à l'arrivée.

Je conclurais simplement sur un conseil pour mes amis pilotes qui souhaitent voyager en Angleterre : Si vous lisez TEMPO sur un TAF anglais, veillez bien à le traduire par BCMG ;-)

Bons vols à tous et à très bientôt pour d'autres aventures.

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